Histoire du Château
Olhain, dont les racines probables du nom proviendraient du saxon « Holz », qui signifie bois, et de « Haim » (habitation), a des origines anciennes (Ve siècle). Niché au creux du vallon de la Brette, affluent de la Lawe, Olhain a conservé son château en ses plans d’origine avec sa baille, ou basse-cour. Il nous parvient tout droit du Moyen-Age, comme un authentique exemple de château fort des plaines de l’Europe du Nord.
Près de la « Voie Romaine » (Arras Thérouanne Boulogne) Olhain est déjà au début du millénaire un petit hameau dans les bois.
C’est vers 1200 que Hugues D’Olhain, capitaine croisé, armé chevalier au siège de Constantinople, a édifié cet ensemble défensif. Bien défendu par des douves en eau et 3 ponts-levis, il servira de refuge durant les périodes troublées des XIIIe et XIVe siècles. Puis le château évoluera en garnison aux XVe -XVIe et XVIIe siècles, et la basse-cour en ferme, au XVIIe siècle. On entre dans cette basse-cour par un porche en plein cintre frappé au millésime de 1830. Les murs extérieurs sont ceux de l’ancienne enceinte construite par Hugues d’Olhain.
Les sires d’Olhain se succédèrent durant les XIIIe et XIVe siècles, et Marie D’Ohlain, dernière du nom, avait épousé Jean De Nielles. Le château, en partie détruit et incendié durant la guerre de Cent Ans, fut restauré par leurs soins vers 1407 et équipé d’artillerie : dix bouches à feu. Jean De Nielles joua un rôle important auprès de Jean sans Peur, duc De Bourgogne, dont il fut le Grand Argentier, et ensuite, auprès du roi de France Charles VI.
La tour de guet, avec son escalier à vis de cent marches, est accolée au donjon. Au premier étage, se trouve la salle des Gardes voûtée en ogive. A la clef de voûte, le mouton, insigne de l’Ordre de la Toison d’Or, et le collier de l’Ordre de Saint-Michel. La grande cheminée est en grès.
Alix De Nielles épousa Jean De Récourt. Ce dernier périt le 24 octobre 1415, avec nombre de chevaliers français, à quelques lieues d’Olhain, à la bataille d’Azincourt. Alix épousera en secondes noces Jean De Berghes. Leur fils Pierre, chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or, prit part, avec Philippe Le Bon, duc De Bourgogne, au siège de Compiègne, où Jeanne d’Arc fut capturée par les Bourguignons.
En 1641, le château, occupé par les Espagnols, fut investi par surprise par un détachement de la garnison française d’Arras qui massacra tout ce qui s’y trouvait en armes.
Vers 1700, Louise De Berghes épousait le comte D’Artagnan, gouverneur d’Arras, (cousin du célèbre Mousquetaire du Roy). En 1710, le château fut investi à nouveau et occupé par les Hollandais au moment de la prise de Béthune par les Alliés contre la France. A l’intérieur de la tour sud, une chapelle fut aménagée vers 1840 par le duc Alphonse De Berghes Saint-Winoc, pair de France, et son épouse la princesse Gabrielle De Broglie. Elle contenait les reliques de sainte Constance, martyre romaine. Ces reliques se trouvent actuellement sous le maître-autel, en l’église de Fresnicourt.
Le dernier seigneur D’Olhain, Pierre Marie De Berghes, périt au cours d’un engagement de cavalerie durant la guerre de 1870.
A noter aussi, une croix de grès remarquable à la sortie du hameau vers Fresnicourt. (croix des chemins ou croix de limite du Chapitre d’Arras) mentionnée sur un plan terrier de Rebreuve en 1329 (origine inconnue).
Olhain, riche de son passé, s’est tourné vers l’avenir en donnant son nom à la base départementale de plein air et de loisirs, située sur le territoire de Maisnil-les-Ruitz, et à son golf, sur les escarpements de la colline.